C’est très important, parce que cela veut dire qu’on se sent assez de force pour intégrer l’héritage culturel, pour intégrer ce qu’il y a de fort, ce qu’il y a de valable dans l’héritage culturel. Pour l’historio­graphie littéraire traditionnelle, les coupures sont essentielle­ment les grandes coupures politiques. Je pour­rais prendre un autre exemple, qui m’est très cher. La culture embrasse un contenu très riche et varié, et la langue est aussi un système complexe et logique. Je dis qu’Ar­mance peut être lu ainsi, car c’est l’un de ses sens, non seulement potentiels, mais même explicites. Il y a des écrivains qui ont pris des positions politiques concrètes elles-mêmes réactionnaires, mais il faut voir comment fonctionnent leurs textes. Différence principale - Histoire vs littérature. N’empêche qu’il y a invention. L’autre exemple est encore plus célèbre ; c’est la fameuse lettre de Engels à Miss Harkness, dans laquelle il écrit : j’ai plus appris chez Balzac que chez les historiens et les économistes de profession. Je ne le crois pas parce qu’il s’agit d’une littérature qu’on appellerait avec notre jargon d’au­jourd’hui, une littérature idéologique, c’est-à-dire une littérature qui s’enferme à l’intérieur d’une représentation du monde, qui l’accepte et la véhicule. La littérature maghrébine d’expression française jouit d’un statut particulier au sein de la littérature francophone : ses apports tout à la . C’est-à-dire à placer l’œuvre littéraire, exceptionnelle, extraordinaire, ou au contraire très ordinaire, à l’intérieur d’un ensemble qui la détermine, mais qu’elle surdétermine elle-même. La description des mentalités, cela peut donc être la des­cription de quelque chose qui ne bouge pas. Mais cela ne m’intéresse non moins, moi historien. De l’autre côté, il y avait la série freudienne, la série de l’analyse de la personnalité. Bien sûr, si la lecture a pouvoir de connaissance historique, si elle a pouvoir d’anticipation. -Un enseignement qui se propose de réfléchir à la relation entre certaines formes d’expression, littéraire, artistique et la société … Il n’y a pas encore de peuple, bien sûr, mais il y a ce que Stendhal appelle la classe pensante, il y a la jeunesse, il y a les femmes, tous ceux qui ne marchent plus à l’intérieur du système établi. Mais le texte littéraire, devenant un texte historique, de­meure, malgré tout, un texte littéraire, c’est-à-dire qu’il n’est pas réduit à l’état de pur document. Ne pensez-vous pas qu’il y a là un problème de structure, une pratique même de structures universitaires ? Cette analyse de Paul-Louis Courier fonctionne encore en 1825, pour beaucoup de gens, d’autant plus que le ministère Villèle provoque, dans la masse pensante française, et aussi dans les masses populaires, des réactions aisément sim­plificatrices. Or, l’élève, dans sa vie personnelle, surtout aujourd’hui, est de plus en plus conscient de ce que la vie est déterminée par les rapports avec son père, avec sa mère, avec ses frères et sœurs, etc. Niklas Luhmann et le paradigme systémique_~ 74 4.2. Cet acte de l’écriture consiste à saisir le néoproblématique, le néo­contradictoire, et à l’écrire dans un discours lui-même contra­dictoire et problématique. Dans un premier temps, ils accumulaient les fiches, pour être sérieux, pour connaître. Dans le domaine de l’histoire littéraire moderne, ce n’est pas facile, mais ce n’est pas impossible. Si vous prenez « littérature » au sens de « production de masse », ce qu’on lisait en 1825, il est bien évident que ce n’était pas Armance. Je dis qu’il y a littérature lorsqu’il y a amorce d’un processus de connaissance du réel, et que si cela ne fait pas avan­cer la connaissance du réel, il ne s’agit pas de littérature... Processus de connaissance du réel de la part de qui, de celui qui écrit, ou de celui qui lit ? Mes recherches portent sur les relations entre littérature et société. La collision sociale tend à ne plus être la collision aristocratie-bourgeoisie mais à s’installer à l’intérieur même du bloc libéral. À l’inverse, la joie de lire conduit au sens. Il s’agit de savoir ce qu’on entend par littérature. J’ai donc toujours eu, ou toujours cherché à avoir, avec l’Histoire, les historiens, des relations qui ne sont peut-être pas très familières ou habituelles aux littéraires. Mais à qui apprend-elle à lire ? Sur un exemple que j’ai travaillé, je pourrais argumenter pour démontrer que la crise économique de 1827 est beaucoup plus importante, pour l’histoire des mentalités, la relance du roman­tisme, que la révolution de 1830. Ceci dit, il a son langage propre, et il dit des choses que ne dit pas le document historique. Pour moi, ce n’est pas cela la littérature. Cette relation des Guyanais et des Antillais se justifie-t- ... des sciences de l’homme et des sciences de la société : histoire littéraire, théorie de la production littéraire, ethnologie, sociologie, anthropologie, en même temps que ceux de l’analyse ... entre littérature en langue française et littérature en Il me semble que, très souvent, la littérature anticipe sur l’Histoire. À partir de la fin du xixe siècle, quand l’étude de la littérature est devenue un phénomène scolaire global, cette école entendait-elle nous faire lire réelle­ment la littérature ? Cette littérature, avec sa fonction de connaissance, sa fonction d’avant-garde – Stendhal lui-même le dit – est faite pour les « happy few » ; elle est destinée à un public potentiel, peu nombreux pour l’instant, peut-être plus nombreux un jour, on ne le sait. Je dirige des études sur les structures familiales et la sexualité des xie-xiie siècles, qui seront, je l’espère, éclairantes, qui permettront peut-être de déplacer un certain nombre de questions ; elles com­mencent à peine. Littérature et société Réécouter Littérature et ... car le lieu commun naturalisé est un concentré du monde de relations déjà là que l’on nomme culture ». D’autre part, cette littérature qui est naissante, dont les œuvres les plus importantes ne sont peut-être pas d’ailleurs publiées, éditées, remarquées, comment pourrions-nous la juger ? Il est plus confortable de faire celle de la Première Croisade... Il faut bien se rendre compte à quel point l’approche sociologique de l’actualité est difficile. On peut découvrir le roman dans l’édition recommandée par Gallica, mais aussi admirer la superbe édition illustrée par Serge de Solomko.L’essai Mme de La Fayette propose un résumé du roman. Si les gens sont prisonniers d’une certaine vision du monde, d’une certaine pratique, il n’empêche qu’il se produit ce que Péguy appelait des efforcements, c’est-à-dire que la conscience progresse à certains moments. On en vient alors à tenter de cerner le concept même de littérature. Bibliographie. La tendance systémique comme nouvelle approche sociologique 79 4.3. Ainsi l’art est un facteur important de civilisation, et aucune société ne peut vivre sans art. Il y a, dans ce que la critique, depuis dix ou quinze ans, a détecté chez Corneille, en ce qui concerne la crise du héros, les relations dramatiques entre le héros et la monarchie centralisée, moyen de remotiver la lecture. Nous vous souhaitons une bonne lecture et découverte de ce site. C’était la grande contradiction positiviste. C’est peut-être la littérature d’un point de vue quantitatif, sta­tistique, mais ce n’est pas la littérature en tant qu’activité spéci­fique, c’est-à-dire en tant que mode de connaissance. Les connotations métaphysiques de « créa­tion » sont assez gênantes ; j’aimerais mieux parler d’entreprise que de création. Or, si l’on s’intéresse à la littérature plus proche, le problème change un peu de nature parce que Stendhal, par exemple, a une bio­graphie : il a perdu sa mère quand il était gosse, on connaît toute une série de traumatismes, etc. J’ajouterai que si Armance n’a pas été compris sur le moment, Armance a également été très mal compris par les stendhaliens, car toute l’école d’Henri Martineau en a constam­ment censuré l’aspect socio-politique, et s’est enfermée dans des histoires de psychologie, d’impuissance d’Octave, de souvenirs de Stendhal, etc. Compétences visées Ce domaine permet de bien mettre en évidence le lien entre littérature et société. De plus, j’enseignais à l’étranger, en pleine guerre d’Algérie. Le psychologisme des manœuvres, les histoires littéraires, le pseudo-historicisme de l’école lansonienne, faisaient que ces rapports nous paraissaient très mal posés. Qui impose actuellement des types de lecture ? On y voit un fils de l’aristocratie, un jeune noble polytechnicien, ce qui est très important du point de vue historique, car c’est un fils de l’aristocratie qui est en rupture avec sa propre classe et qui, deuxièmement, en tant que polytechnicien, refuse de se mettre au service de ce qu’il appelle les gens de la Chaussée d’Antin, c’est-à-dire les propriétaires des moyens de production. L’histoire n’est plus la même à partir du moment où quelque chose est écrit. Je pourrais vous répondre, par exemple, qu’un livre comme celui de Paul Hazard1 était, pour la littérature du xviie siècle français, singulièrement éclairant en son temps. Il n’existe pas de lec­tures au-dessus des idéologies. Une des questions les plus passionnantes qui se pose actuellement à la critique est de chercher le nom et les concepts de l’auteur, voir comment la lecture de la biographie, la compré­hension de la formation de la personnalité éclairent, chez lui, la prise de conscience de l’expression de l’Histoire. Il y a une joie de la connaissance scientifique, une joie de comprendre. Il n’empêche qu’à certains moments des choses craquent, bougent, et c’est là que j’en reviens à mon propos précédent. Qualitativement et statis­tiquement, c’est vrai. Était-ce un lien valable ? Je ne prétends pas épuiser le sens d’Armance. Il y a donc là une double reconnaissance du pouvoir spécifique de décrire le réel de la littérature, reconnaissance qui vient des historiens eux-mêmes. Notre cadre spatio temporel sera celui de l'Europe du 17ème au 20ème siècle. Je vais essayer d’en prendre un exemple. L’écrivain doit prendre ses risques en toute responsabilité, mais nulle instance ne doit intervenir pour bloquer ce pouvoir de lecture de la littérature. Je ne sais pas si je poserais la question de la même manière que vous. Je voudrais donner deux exemples. Je pourrais prendre des exemples au xixe, mais il y en a un, au xxe, qui me parait absolument foudroyant, celui de Céline. Lorsque les gens du Globe, comme Rémusat, lorsque les saints-simoniens se sont emparés de la formule de Bonald, ils ont cherché à lui donner un contenu positif et nouveau. Les relations entre médias et opinion publique. La munificence signifie le fait de jeter l’argent par les fenêtres. Je ne vais pas vous refaire la démons­tration pour Balzac : « J’écris à la lumière de ces deux vérités, le trône et l’autel », etc. Que faisaient les lansoniens ? Il y a tout un travail de déchiffrage scientifique qui est fait pour des périodes assez anciennes, mais il demeure relativement peu satisfaisant pour le xixe siècle, par exemple, s’il y a résis­tance, blocage, si les efforts n’ont pas été réellement faits pour décoder la réalité historique du xixe siècle, c’est peut-être en raison de la profonde ressemblance, de la profonde continuité, entre ce xixe siècle et notre époque. Dire que les Français n’ont pas le goût de la littérature, par exemple, ce serait tomber dans une typologie de type psycho­logique un peu simple. Sociologiquement, on lisait alors ce que Stendhal appelle les romans pour femme de chambre – il disait aussi les romans pour marquise, les romans pour les marquises et pour les femmes de chambre, les femmes de chambre et les marquises qui leur ressemblent. produit d’une interaction entre la création littéraire et la réalité sociale. On n’en est plus au Corneille démonstrateur de la valeur du devoir, etc. Vous êtes historien des mentalités. Dans un premier temps, une mise en perspective correcte des œuvres est déjà un moyen de remotiver, un moyen de décensurer. On connaît un processus extrêmement complexe : la genèse d’une enfance, la genèse d’une adolescence. Ils s’appuyaient notamment sur les premières réflexions de Mme de Staël, son ouvrage De la littérature où elle aussi essayait d’établir une relation précise, scientifique, entre littérature et société. De deux manières. Il mettra en avant les liens existant entre la littérature et de nombreux phénomènes de société. Les textes littéraires présentent à l’élève un réel et une humanité qui n’a pas d’inconscient, et qui n’est absolument pas déterminée par les rapports sociaux. Il a fallu mettre l’accent sur l’oral parce que notre civilisation est orale. Notre raisonnement pose aussi le problème des œuvres des écrivains dits réactionnaires. En expliquant le mot galanterie et le mot munificence, en situant de la manière la plus ferme ce roman du raffinement dans un contexte extrêmement précis, le moment où, par le fait de la centralisation, on se dépouille, on abandonne sa cellule originelle de vie pour vivre à la Cour, pour vivre dans le royaume de l’apparence, celui que Stendhal appellera plus tard le royaume du paraître ; le temps où, pour réussir dans ce royaume du paraî­tre, on vend tout, y compris soi-même, quand on est une femme ; sur ce fond-là, les élèves comprennent mieux les conseils de Mme de Chartres à sa fille, sa morale de l’économie. Je pense à des travaux un peu abandonnés à la mort de Goldmann, sur la fameuse classe pensante de Stendhal, c’est-à-dire ce milieu d’intellectuels qui n’est pas riche, mais gagne sa vie par sa plume, et constitue un groupe relativement autonome à l’intérieur de la société, qui a des relations assez tendues avec le libéralisme, avec le pouvoir d’argent, qui, malgré tout, est très opposé à l’Église, à l’aristo­cratie. Diffusion sur France Culture le 2 avril 1974. The presentation describes the impact of the institutional discourse produced by the organization of Francophonie on the aesthetical canon of “littérature francophone”. C’est donc un phénomène de censure qui joue. L’historien de la littérature doit prendre ses risques avec les textes en fonction des risques que lui-même prend dans le monde qui est le nôtre. C’est là que l’historien d’aujourd’hui se trouve confronté à la question : comment et pourquoi est-ce le discours littéraire qui, en 1825, a opéré ce premier démontage, que les historiens d’alors – que ce soit Thiers, Guizot, etc. Mais l’analyse me parait extrêmement difficile pour des périodes sur lesquelles nous avons autant d’informations que les 150 ans qui nous précèdent. Quelle est la valeur historique de ce « reste » du littéraire, après le passage de la lecture histo­rique ? On leur fait lire des textes qui, souvent, ne les intéressent pas, et, deuxièmement, on les leur fait lire d’une certaine manière, de manière à ne pas les brancher sur leurs problèmes réels. J’en reviens à mon idée d’historique non dominé. Les dos se font un peu ronds. Il paraît beau­coup plus important de le mettre en relief, que de faire discuter les élèves, pour savoir ce qu’ils auraient fait à la place de la princesse de Clèves, s’ils avaient épousé M. de Nemours après la mort du mari ? Diffusion numérique de 450 revues et plus de 8.000 ouvrages. C’est un pamphlet où les choses apparaissent moins nettes, mais, très vite, il met en cause le vocabulaire même du pamphlet, et Stendhal va écrire Armance. Comment lit-on, par quoi lit-on, à travers quoi lit-on : à travers le discours de l’école. Ses romans se vendaient par dizaines de milliers et paraissaient en français, en anglais, en néerlandais et en portugais. Qu’en pensez-vous ? Il y a donc une mentalité 1825, une certaine vision du monde ; puis, pour des raisons extrêmement complexes, sur certains points, des hommes commencent à penser autrement, commencent à se dire, par exemple, que le clivage principal n’est peut-être pas celui que l’on croyait, qu’il y en a peut-être un autre. Il a fallu beaucoup de temps pour que l’on comprenne l’importance de ce qui se passe quand le pamphlet stendhalien craque et lorsqu’il passe au roman en 1825. Ce qu’est Littérature et Société-Un enseignement d’exploration en seconde destiné aux élèves qui souhaitent parfaire leur culture générale. Actuellement, nous sommes assez démunis. Pour l’écrivain – et l’écrivain ce n’est pas seulement le poète ou le romancier, mais aussi le critique, car, aujourd’hui, il n’y a plus de hiérarchie entre discours critique/discours non critique –, pour l’écrivant, comme dit Sartre, il existe des moments – presque tous les moments – où il n’y a de permission à demander à personne. L’œuvre moderne est l’œuvre d’hommes dont on connaît la vie. Je voudrais bien préciser que ma démarche a une valeur et une ambition d’abord tactique. On n’a pas le droit de barrer le texte célinien au nom des positions politiques de Céline. C’est une époque profondément négligée. Ces deux formes d’art sont reliées par quelques-unes de leurs composantes, et deux principales vont être abordées : la notion Il n’est pas évident qu’elle soit parfaitement pertinente et qu’elle doive l’être toujours. La Princesse de Clèves, Comtesse de La Fayette, illustré par Serge de Solomko, F. Ferroud, Paris, 1925.. Comprendre et s’approprier le roman. Or, cet élément historique non dominé, l’Histoire, l’analyse historique et l’analyse politique ne peuvent pas le saisir. Mais si l’on dit que René est le roman de l’émigré, du paria social, on opère une autre réduction. Cela va loin : établir une relation entre la première grande crise de sur­production en 1827, la première avalanche des faillites, le premier moment où le capitalisme français s’aperçoit qu’il n’a pas créé l’harmonie, et l’année fracture 1828/1829 qui voit le Joseph Delorme de Sainte-Beuve, Le dernier jour d’un condamné de Hugo, Armance, etc. Selon des méthodes appropriées et différentes des cours normaux, cet enseignement d’exploration propose en somme une ouverture à l’autre, Il peut très bien, lui, dans le champ politique de son temps, être un réac­tionnaire. C’est extrêmement important, car cela signifie, à mes yeux, que la littérature ne mourra pas. N’allons-nous pas vers une nouvelle oralité de la littérature ? Vous savez aussi qu’on trouve dans l’œuvre des peintres d’avant-garde de 1880, même lorsqu’ils étaient eux-mêmes aussi réactionnaires que Cézanne, les expressions d’un esprit révolu­tionnaire dont on commence seulement à déceler l’équivalent, masqué sous l’épaisseur du symbole linguistique, dans la poésie contemporaine. Il ne faut pas confondre la prise de position explicite de l’écrivain et l’effet de son texte. Ce sont des études qui demeurent effectivement marginales. Il sait d’autre part très bien que l’argent, la politique, comptent. Littérature et morale Séminaire organisé par Jean-Charles Darmon (UVSQ, IUF) responsable du Centre de Recherche sur les relations entre littérature, philosophie et morale (USR « République des savoirs », CNRS-ENS), en collaboration avec l’équipe « Etats, Société, Religion » de l’UVSQ et l’UMR CELLF (CNRS-Paris IV) Deuxièmement, cela tient à un certain type de lecture. Il ne faut pas oublier que, depuis le xixe siècle, et, surtout, depuis la fin du xixe siècle en France, la littérature est d’abord une matière d’enseignement. Vous disiez tout à l’heure que cela nous conduisait à 1974. Ne pensez-vous pas que, pour tenter de s’approcher de ce problème central, nous pourrions partir de la création littéraire ? Quelle reliance favoriser entre culture scolaire et culture familiale ? C’est d’ailleurs l’une des justifications de la littérature que ce pouvoir d’anticipation sur des analyses proprement politiques ou histo­riques. Je leur ai expliqué que ce Rastignac, un jour, serait ministre. Elle est contrecarrée par tout un emboîtement idéologique dont il est vain d’espérer pouvoir se dégager tout à fait. Les démarches idéalistes fonctionnent sur des oppositions binaires. L'histoire et la littérature sont deux sous-disciplines importantes des sciences humaines. En 1825, il y a un discours politique qui fonctionne très bien, celui de Paul-Louis Courier, le discours du pamphlet. Quels sont les voies et les moyens de leur engagement, les conditions de son efficacité ? C’est le serpent de mer de l’interdisciplinarité. La fameuse phrase de Sartre, qui date maintenant de vingt ans, est plus vraie que jamais : « La bour­geoisie est en train d’évacuer la culture ». La presse connaît un véritable essor tout au long du xix e siècle – libérant ainsi la parole publique –, puis un lent déclin. en revenant sur la littérature et notre problématique, avant de présenter notre conclusion. Lisez ce Société Synthèse et plus de 248 000 autres dissertation. C’est d’abord le progrès de la science historique elle-même, et aussi le progrès des luttes politiques, qui fait que nous utilisons l’Histoire pour lire d’une certaine manière. On invente, on forge, on fabrique un langage littéraire lorsqu’un autre type de discours ne fonctionne pas. comme institution morale et sociale (École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), Paris). Vous liez un peu trop littérature et lecture. Je voudrais faire une deuxième remarque. Littératures. –, l’explica­tion sociologique, donc, pourvoyeuse de solutions, dans un pre­mier temps. Je retrouve ici mon problème institutionnel, le problème de la formation que nous avons reçue. Donc, je m’intéresse aux relations entre la culture et l’apprentissage de la langue, pour que ensuite, nous puissions proposer des activités pédagogiques sur la littérature en s’adaptant les attendes des apprenants. APPANAH, … J’ai cherché en vain une histoire littéraire dans laquelle, par exemple, les grandes crises économiques soient plus importantes que les coupures politiques. Elle passe par une « forme-sens » matricée – eïdos global qui façonne l’ensemble des domaines socio-culturels, plus exactement qui façonne l’eïdos de chaque domaine socio-culturel. On a besoin de cette description statique : savoir comment les gens pensaient, quelle était leur idée du temps, etc. Ne peut-on plus faire une lecture sans historiser le texte ? Puis arrivait un moment où l’on disait : on est au bord du mystère. Il n’y a d’ailleurs pas que le peintre, mais aussi l’auteur d’estampes, d’images, de ce que Balzac dit voir dans les chau­mières de paysans. Littérature et science Une constatation s'impose : la littérature et la science se présentent, historiquement, comme étant deux réalités diffé­ rentes. D’autre part, il tente de présenter au public qu’il espère atteindre une certaine vision de la société qui, en même temps qu’elle est la sienne, doit satisfaire du moins en partie ceux qui vont lire son œuvre, l’écouter ou la regarder. Bien au contraire, il demeure roman. Alors que, pour prendre un exemple, si j’essaye de me figurer ce que fut l’explosion événementielle provoquée par les chansons que composa Guillaume d’Aquitaine, un peu après l’an 1100, les possibilités d’hypothèse explicative deviennent plus grandes, les essais de compréhension beaucoup moins décevants, dans la mesure même où l’historien doit jouer sur un éventail extrêmement fermé de sources.

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